En 1999, j’ai accepté un tournage pour « temps présent » chez les FARC en Colombie, principalement car nous étions invités et surtout accompagnés d’un négociateur entre les guérillas et le gouvernement.
Nous avons atterri à Florencia et finalement disparu de la carte pour arriver en pleine jungle amazonienne.
Alors que l’on nous montrait notre endroit dans les campements le négociateur s’offusqua avec humour que pour la presse, les guérilla avaient monté des lits en bois avec toit et une moustiquaire.
Alors que lui d’habitude dormait par terre.
La première nuit, je me réveillais pour un besoin pressant, je mis mes souliers et alors que je commençais ma marche apparut dans la lumière de ma torche, une fille de la guérilla montait la garde, sa kalachnikov en travers de sa poitrine. Surpris, je lui dis dans mon mauvais espagnol : Donde el bagno ?
Elle me fit signe de partir dans la direction opposée
Je me mis en marche, mais je savais que les toilettes étaient situées à 300 m hors du camp et difficilement trouvables de jour. Au bout d’une vingtaine de mètres. J’éteignis ma lampe et me soulageas.
Lorsque je l’ai croisée à mon retour elle affichait un large sourire et je pouvais lire dans ses yeux « t’as pas osé y aller » après avoir interviewé le général Marulanda dont le but était de prendre le pouvoir en Colombie pour rendre la terre au peuple, nous avons fait 300 km de bateau sur le rio Caguan un des affluents de l’Amazone pour arriver dans les champs.
Nous arrivions dans les champs de production de coca, nous sommes allés au marché filmer les transactions, avons dormi dans les villages dépravés par les chercheurs d’or.
Alors que nous quittions le territoire des FARC, j’étais le premier à monter la rampe d’escalier qui montait du fleuve au quai.
Au moment où j’arrivais en haut, un militaire colombien pointe son arme sur moi –
Je lui dis :
– No habla espagnol
Et je lui pointe le journaliste. La discussion était animée, le garde voulut voir l’intérieur du sac du journaliste, il l’ouvrit et au-dessus il y avait la biographie du général Marulanda !
Après de longues minutes de discussion, le militaire nous laissa partir dans notre plus grand soulagement.
« Colombie la loi de la poudre »